Histoire du vin Français
Origine de la vigne
Selon de nombreux spécialistes, la vigne telle que nous la connaissons aurait ses origines en Asie Mineure puisque les habitants de cette régions auraient été les premiers amateurs de vin bien que l’on ne connaisse pas précisément l’endroit et les circonstances de la naissance de cette boisson.
A la lecture de la Bible, on peut remarquer que le vin y est souvent mentionné.
La vigne fait partie de la famille des ampélicadées, elle s’est développée très rapidement après son apparition grâce à l’intervention de l’homme. On la retrouve en Egypte plus de 2 000 ans avant J.C., puis les Égyptiens apprennent sa culture aux grecs qui à leur tour l’enseignent aux romains qui transmettent leur savoir aux gaulois. Selon la mythologie grecque, ce ne seraient pas les Égyptiens qui leurs auraient enseigné la culture de la vigne, mais le dieu du vin Dionysos.
La vigne à l’époque des romains
A l’époque romaine, le vin est très populaire et accessible à tous, peu importe la classe sociale. Il accompagnait le pain lors de repas et était bu lors des festins et des banquets. Il y avait déjà un classement sur la qualité des vins : les grands crus réservés à la haute société et de petite qualité pour la plèbe. De nombreux vignobles étaient présents autour de Rome pour assurer la consommation de sa population (entre 700 000 et 1 million d’habitants). Contrairement aux Gaulois, ils le coupaient à l’eau avant dans le boire, considérant ça comme un signe de civilisation. Le consommer pur nuirait à la santé.

La vigne à l’époque des gaulois
Les gaulois étaient de bons cultivateurs, la culture de la vigne se développa donc rapidement et leurs vins étaient très appréciés des romains. Ils ont également inventé les tonneaux beaucoup plus pratiques que les jarres de terre cuite pour la conservation et le transport du vin. L’empereur Domitien fit arracher la moitié des vignobles gaulois en 92 sous prétexte d’aider à la culture du blé, mais aussi dans le but de favoriser la viticulture italienne.
Ce n’est qu’en 281 avec l’empereur Probus que le développement de la culture de la vigne fut à nouveau encouragé. L’accroissement du vignoble français date donc de cette époque.
La vigne au Moyen-Age
De nombreux personnages historiques participent à l’extension de la vigne en France. Les papes français qui résident alors en Avignon au XIVe siècle développent le vignoble de Châteauneuf-du-Pape. Charlemagne avait des vignes en Bourgogne où un grand cru porte toujours son nom : le Corton-Charlemagne.
L’église favorise l’extension de la vigne par la création d’importants domaines viticoles rattachés aux abbayes. L’utilisation du vin pendant la messe a contribué à ce développement du vignoble par les moines qui cultivent les vignes comme les cisterciens à qui l’on doit les grands vins de Bourgogne. De plus, la qualité de l’eau n’étant pas toujours assurée, sa consommation pouvait être mortelle et le vin était souvent consommé pour la remplacer et éviter quelconque maladie ou intoxication. Sa consommation à cette période est donc considérable, jusqu’à trois litres par personne et par jour. Bien que ces vins étaient moins alcoolisés que maintenant, les gens en étaient malades : goutte, alcoolisme chronique, déformations du visage, plaques sur les joues…. Il était aussi utilisé en médecine, pour désinfecter les blessures, au cours des opérations chirurgicales ou pour faire des remèdes.
Pendant toute la période du Moyen Âge, la France exporte beaucoup de vins notamment en Angleterre et les pays nordiques.



L’histoire récente
Au cours des siècles, la viticulture a connu des fortunes diverses. Parmi, les phénomènes qui ont contribué à de grands changement, l’hiver 1709 qui fut tellement froid que la mer gela sur les côtes, entraînant des dégâts considérables dans de nombreux vignobles notamment dans la région de Nantes.
Au début du 18ème siècle, de nombreux vignobles ont été arrachés et remplacés par du blé puisque la France n’en produisait pas suffisamment.
Les travaux de recherche de Louis Pasteur ont notamment permis de mieux maîtriser les problèmes liés à la fermentation alcoolique et sont à la base de l’oenologie moderne.
Cependant, l’évènement le plus frappant de l’histoire récente de la vigne en France est l’invasion du phylloxéra en 1864.
Ce puceron ennemi numéro un de la vigne, fut introduit accidentellement en France lors d’essai de nouveaux plants dans le Gard et 10 ans après son apparition, le vignoble avait pratiquement disparu. Cet insecte passe d’un cep à l’autre en creusant des galeries, seules les vignes cultivées sur un terrain sableux résistèrent, sans doute parce que les insectes n’ont pu creuser des galeries dans le sable. C’est donc à cette période que sont apparus les vins de sable dont certains existent toujours comme le Listel.
Après des années de recherches et d’essais divers infructueux, une solution fut enfin trouvée grâce à la vigne américaine qui résistait particulièrement bien au phylloxéra. Les vignes furent donc arrachées et remplacées par des vignes issues de porte-greffes américains sur lesquels furent greffés les cépages français.
Cette catastrophe a fortement modifié le vignoble français puisque certaines vignes n’ont jamais été replantées et d’autres que partiellement. Il y eu donc une période de pénurie qui alimenta les fraudes, la mévente du vin et la crise. Au point culminant de cette crise en 1907 eu lieu la révolte des vignerons du Midi et l’Etat dû faire intervenir l’armée.
La première guerre mondiale a également joué un rôle sur le vignoble puisque les hommes étaient partis sur front et les vignes furent laissées à l’abandon.
En 1935 fut créé l’I.N.A.O, Institut National des Appellations d’Origine, qui réglemente le monde de la viticulture afin d’obtenir des vins de qualité.
En 1984, un important rapport est remis à la Commission Européenne pour l’établissement d’un bilan prévisionnel de production, consommation et une meilleure coordination pour la distillation des vins excédentaires, la limitation de production à l’hectare pour les vins d’appellation d’origine de la CEE.
Dans le compromis de Dublin, publié en décembre 1984, apparaît notamment la décision suivante : « Pour l’avenir, seuls les investissements ayant pour but l’amélioration de la qualité des vins, sans augmentation de la production feront l’objet d’une aide communautaire. »
L’Union Européenne souhaite donc privilégier la qualité des vins et non la quantité produite.